EC / List no.: 287-390-8; CAS no.: 85507-69-3;N° EINECS/ELINCS : 287-390-8 / 305-181-2; EC / List no.: 305-181-2; CAS no.: 94349-62-9. Autres langues : Aloe Vera Extrakt, Aloe vera extract, Estratto di aloe vera, Extracto de aloe vera; Nom INCI : ALOE BARBADENSIS EXTRACT; Aloe barbadensis, ext; Aloe vera, ext.; Aloe Barbadensis; Aloe Vera; Aloe estratto. Ses fonctions (INCI) Agent d'entretien de la peau : Maintient la peau en bon état. L'Aloe vera est une espèce d'aloès (genre Aloe) d'origine incertaine mais cultivée de longue date en région méditerranéenne, Afrique du Nord, aux îles Canaries et au Cap-Vert. Utilisé depuis l'Antiquité, l’Aloe vera a été adopté dans les médecines traditionnelles de nombreuses régions chaudes du monde, d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord d'abord, puis d'Inde, de Chine et d'Asie essentiellement après le xe siècle et d'Amérique après le xviie siècle. Actuellement, le gel d'aloès entre principalement dans la composition de cosmétiques ou de boissons.Dénominations L'Aloe vera est aussi appelée aloès des Barbades. À La Réunion, elle est appelé aloès amer ou mazambron, et aux Antilles françaises, alwè ou lalwè en créole. Cette espèce a aussi été désigné par les noms scientifiques suivants : Aloe barbadensis Mill., Aloe barbadensis var. chinensis Haw., Aloe chinensis (Haw.) Baker, Aloe perfoliata var. vera L., Aloe vera var. chinensis (Haw.) A. Berger et Aloe vulgaris Lam. Le nom générique Aloe vient du grec ancien ἀλόη, aloès, d'origine dravidienne, passé en latin aloe n . La plante appelée aloe était connue des auteurs de l'Antiquité gréco-romaine comme Pline l'Ancien et Dioscoride et devait désigner l'espèce Aloe vera dont le suc était utilisé en pharmacie. L'épithète spécifique vera dérive du latin vērus (fem. vera) « vrai, authentique ».L’Aloe vera est une plante succulente, aux feuilles persistantes, aux racines peu profondes, poussant en touffes et même en colonies, en raison de son aptitude à produire des drageons. La tige à base ligneuse, est courte (au plus 50 cm de haut) et porte à l'extrémité des feuilles alternes, enchâssées les unes dans les autres, distiques (particulièrement pour les jeunes plants) puis en vieillissant en rosette. La feuille succulente et sessile est érigée, vert pâle à glauque (parfois tachetée de blanc), de forme linéaire-lancéolée, se rétrécissant régulièrement de la base à l'apex, relativement longue (jusqu'à 10 × 80 cm, mais plus courte en Asie8, 4-5(-7) x 15-35(-50) cm (on remarquera la grande largeur, de 5 à 10 cm, des feuilles à leur base). La marge est dentée-épineuse, avec des épines souples pâles, écartées de 1−1,5 cm. L'inflorescence terminale est un racème cylindrique, érigé, en général non ramifié, de 100–150 cm de haut. L'axe (ou rachis) porte des écailles parcourues par 3 veines pourpres proéminentes confluentes à l'extrémité. La fleur est construite sur le plan trimère typique des Asparagales et Liliales (monocotylées pétaloïdes) : - 6 tépales pétaloïdes, connées (soudées) de la base jusqu'à mi-longueur, aux lobes linéaires à oblongues-lancéolés, de couleur jaune pâle (parfois maculé de rouge), de 2,5 cm de long - 6 étamines légèrement exsertes - 1 style exserte. La floraison a lieu en hiver et au printemps. Le fruit est une capsule. Linné indique que Aloe perfoliata var. vera a des feuilles épineuses et que son habitat se trouve en Inde. Le botaniste néerlandais Burman, élève de Linné, complète la description de son maître qui n'avait pu observer la fleur (Flora Indica). Classé par Linné et Burman parmi les Hexandria Monogyna (plantes à 6 étamines, 1 carpelle), l'espèce fut par la suite classée dans la famille des Liliaceae par Engler (1924), dans les Aloeaceae dans la classification de Cronquist (1981) et de Takhtajan et dans les Asphodelaceae par Thorne (1992) et Dahlgren (1997). La classification phylogénétique APG III (Angiosperm Phylogeny Group) l'établit dans la famille des Xanthorrhoéacées, ordre des Asparagales11. La séparation effectuée sur des bases morphologiques entre les Liliales et les Asparagales a été remise en cause par les études moléculaires. Les Asparagales furent redéfinies par l'inclusion de taxons provenant des Liliales et l'exclusion de quelques taxons. La famille des Xanthorrhoéacées, créée en 1829 par le naturaliste belge Du Mortier, pour des plantes monocotylédones du genre Xanthorrhoea d'Australie, fut élargie par la classification APG III (2009) pour inclure des genres autrefois placés dans les familles Asphodelaceae et Hemerocallidaceae. C'est ainsi que Aloe vera passa au fil des études et de l'approfondissement des connaissances, des Liliacées, aux Aloeaceae, aux Asphodelacées puis aux Xanthorrhoéacées. L'origine des Aloe vera est obscure en raison de la longue histoire de sa culture remontant à l'Antiquité et de l'absence de population sauvage. Pour les auteurs de Flora of China, Aloe vera est étroitement apparentée à l'espèce Aloe indica Royle, croissant au nord de l'Inde, au Népal et en Thaïlande. Elle en diffère essentiellement par la couleur des fleurs, jaune pâle chez A. vera et rouge chez A. indica. La couleur des fleurs étant variable chez les Aloe, les auteurs en concluent que A. vera et A. indica sont conspécifiques. Par contre, pour Leonard Newton, « l'origine exacte de A. vera est incertaine, mais il est vraisemblable que ce soit la Péninsule Arabique, qui est aussi l'aire d'origine de l'espèce très proche et peut-être conspécifique, Aloe officinalis Forssk. » L’Aloe vera est une plante des milieux arides qui stocke l'eau dans ses feuilles. Aussi, l'eau est-elle le principal constituant de la feuille et représente de 98 à 99 % de son poids. La matière sèche qui ne représente donc que 1 à 2 %, est constituée à 60 % de polysaccharides. La feuille d’Aloe vera contient plus de 75 composés actifs (polysaccharides, composés phénoliques, acides organiques) ainsi que 20 minéraux, 20 acides aminés et 12 vitamines. Les principaux métabolites secondaires sont des composés phénoliques de type anthrone et chromone. Mais malgré les très nombreuses études, les activités thérapeutiques n'ont pas bien été bien corrélées avec les composés. la fraction glucidique est formée de monosaccharides (glucose, xylose...), de polysaccharides de réserves (acémannane, aloéride, cellulose...) stockés dans le protoplasme des cellules14. L'acémannane, le principal glucide du gel, est un polymère à longue chaîne de glucomannanes14, avec un ratio de 15 unités mannosyles pour une unité glucosyle. Il présente des acétylations des résidus mannose au niveau du carbone C2 ou C3. la fraction protéique est formée d'acides aminés, de glycoprotéines (alprogène, aloctine A et B, vérectine) la fraction lipidique (5 % de la du poids sec de la pulpe) est composée de stérols (cholestérol, campestérol, β-sitostérol, des phytostérols), des triterpènes (lupéol), des triglycérides et des phospholipides. les minéraux prépondérants sont le potassium, le calcium, le sodium, le magnésium et le phosphore. les vitamines principales sont la vitamine C et les vitamines B1, B2, B3 et B6. des acides organiques comme les acide malique, succinique, urique, isovalérique, d'acide-phénols comme l'acide cinnamique, vanillique, citrique, férulique1. des anthraquinones (aloïne, isobarbaloïne, anthranol, aloe-émodine, émodine etc.). L'aloïne est situé dans la couche externe de la feuille et constitue près de 30 % de l'exsudat de la feuille14. des chromones : aloésone, aloérésine. des saponines, esters de phtalate, hormones de croissance. Le résidu sec de suc d'aloès contient de 15 à 40 % de dérivés hydroxy-anthracéniques1. L'aloïne est très largement majoritaire. En s'hydrolysant dans le tube digestif, elle libère l'aloe-émodine. L'aloïne a des propriétés laxatives et l'aloe-émodine est un stimulant irritant du tube digestif, avec des propriétés antifongiques, antibactériennes, hépatoprotectrices, antivirales et antitumorales16. Un métabolite de l’isobarbaloïne, l'aloe-émodine-9-anthrone, est un puissant agent laxatif. Le suc contient aussi une fraction résineuse, à partir de laquelle ont été isolés de C-glucosides en C-8 : l'aloésine et l'aloérésine. Le gel d'aloès est très riche en eau et ne semble pas renfermer de composés très spécifiques1. Contrairement au suc, il ne renferme pas de dérivés anthracéniques. Il contient des acides gras, des stérols, acide-phénols, alcools, acide organiques etc.